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Triathlon XL de Gérardmer 2023, 17 ans après mon premier et unique XL…

Nous y sommes… Le « main event » que je m’étais fixé pour célébrer mon passage parmi les quinquagénaires et 17 ans après avoir bouclé le half des Trisapins… Dans le but de savoir si je pouvais encore être performant sur une telle distance et surtout relever ce défi en famille (notamment ma cousine qui est une réelle compétitrice dans le club de D2 de Valenciennes) et avec des amis et anciens voisins venus vivre à Gérardmer depuis 1 an.

Je me doute que je vais être court niveau entrainement mais me dis qu’avec l’âge je sais aussi mieux gérer mon effort et les crampes qui arriveront forcément sur un effort qui dépasse les 7h pour ma part. Mon but sera de ne pas aller au delà des 7h30.

Le départ de Gare du Nord est humide mais les prévisions météo sur place sont au beau fixe et il me faudra la matinée pour rejoindre Cécile avec qui je me suis inscrit depuis 1 an (les dossards sont partis en moins de 30 minutes c’est dire l’engouement pour cette épreuve de renom). Elle me propose de faire la reco vélo en voiture avant d’aller chercher sa fille à la gym et surtout de récupérer nos dossards dès qu’on sera arrivé chez elle pour déposer mes affaires.

Le soleil a fait son apparition et la foule est dense pour récupérer les dossards; imaginez que 4500 inscrits sur le w-e viennent gonfler la population de Gérardmer qui est inférieure à 8000 habitants en temps normal…Avant d’y arriver on passe dans un mini-village d’exposants prestigieux (Oakley mais surtout Decathlon qui pour 2023 a fait un gros chèque à l’organisation puisqu’ils sont devenus le sponsor principal est surtout on lancé des modèles triathlon de leurs vélos et sponsorisent des pros du circuit).

Ceci avant d’annoncer en cette fin d’année 2023 qu’ils reviennent dans le circuit pro UCI comme ils l’avaient fait il y-a plus de 20 ans pour Ag2r mais cette fois-ci via leur marque classée haut de gamme, Van Rysel (De Lille).

En tout cas je sens que la pression monte; Cécile me dit faire des insomnies et surtout se plaint d’une douleur au talon survenu ces derniers jours… Pour ma part, je redoute le moment où les premières crampes arriveront; il fera beau et les conditions sont idéales mais je sais que je n’ai pas pu faire le volume nécessaire surtout en vélo et course à pied pour être serein car 15j avant j’ai calé après mes 40km de vélo typé clm sur le DO de la Ferté Bernard. Ils annoncent 2000D+ à vélo avec un coup de cul dès la sortie de l’eau et surtout 2 cols à passer, le tout 3 fois sur une boucle de +30km…!

En tout cas, ce soir c’est pâtes, après un déj à base de pâtes… Faudra peaufiner le stock de glycogène pour affronter les 1900m de natation dans le superbe lac de Gérardmer, avaler les +de 90km et affronter le semi-marathon pour finir qui même s’il longe le plan d’eau n’est pas plat…

Triathlon de la Ferté Bernard (DO) 2023.

M’étant testé sur le S l’an passé, j’ai décidé cette année en préparation du XL (ou half) de Gérardmer de faire le M comme en 2005 lorsque j’étais à bloc dans la discipline au sein de l’UASG et sa section tri… La prépa a été moyenne mais j’espère être affûté dans 15j pour le format XL et j’avoue que j’ai un petit doute sur ce point… L’occasion aussi pour moi de remettre une combi, depuis 2006 je n’en avais plus enfilé… Enfin, je sortais pour l’occasion mon premier vélo de clm, un vieux cadre Gitane (Definitive) profilé et jadis utilisé par les Teams pros du début des années 2000 avec des roues Zipp hautes, un pédalier FSA avec capteur de puissance et surtout un combo cintre et ses shifters en bout de prolongateurs pour faire genre… Mais surtout pour améliorer mon Cx… J’ai encore mes temps de 2005 et allais pouvoir me jauger 18 ans après…!

Je connais le circuit vélo par coeur mais cette fois-ci il est question de vélo de clm donc pas le droit à l’erreur niveau trajectoires car l’on ne met ses mains aux poignées de frein qu’à de rares moments, en courbes et en fin de descentes, ici seulement 2 mais 3 coups de cul sévères à 10-15% sur quelques centaines de mètre mais assez pour casser le rythme. Cela me permet aussi de modifier ma potence et d’ajuster l’inclinaison du cintre et le recul de ma selle, car la position est bien différente de celle adoptée sur la route en mode classique.

C’est le jour J, il fait très beau mais pas trop chaud mais hélas, l’eau du lac est mesurée à plus de 24 degrés… Ma combi restera au placard, ça part mal vu mes perfs en natation… Mais bon l’an passé j’ai fait sans n’en n’ayant pas à l’époque et malgré mon temps médiocre, c’était passé pour 750m… Bon là on double! Donc un petit peu plus de stress pour moi à gérer. La famille est avec moi pour me soutenir et déjà en maillot aussi pour profiter du plan d’eau aussi!

Cette année, le départ n’est pas sur le sable mais au milieu du lac; petite séance obligatoire d’échauffement et nage immobile en attentant le mass start entouré d’optimistes qui vont nous escorter. Je laisse partir la masse pour éviter le bouillon et après quelques mètres adopte mon rythme de croisière. Et chose inédite, j’ai de très bonnes sensations. La glisse est agréable et après 750m et une sortie à l’hawaïenne, c’est reparti pour un tour; je suis étonné d’avoir d’aussi bonnes sensations, inédit pour moi ou souvent je dois gérer des départs difficiles ou des fins de nage que je trouve trop longs. Là point de moments difficiles et j’accélère même sur la fin; le chrono n’est hélas pas fameux sans combi mais je me suis bien senti tout le long.

Va commencer mon épreuve phare, la partie vélo. Chaussures fixées aux pédales, je m’élance vers une remontée à fond les ballons en gérant cependant la première côte qui arrive très vite pour casser l’élan et remonte comme à mon habitude les nageurs un peu au-dessus de mon niveau. Je sens que ma position me permet d’avoir un bien meilleur Cx et quand le premier de l’épreuve me prend un tour de vélo, je « m’amuse » à le suivre (pas trop près) et c’est assez grisant quand le compteur affiche 47 dans le faux plat en descente. Le gain par rapport à 2005 est assez énorme, 6 minutes! Hélas sans la combi je perds 4 minutes mais suis en avance sur mon chrono de 18 ans déjà.

Je pose le vélo après des transitions éclairs mais malgré la température chaude sans être caniculaire, je sens que la perte hydrique malgré ma perf à vélo va impacter ma course à pied. Je gère un premier tour sans m’enflammer car il y-en a 3 et presque 1h d’effort. Je sens que je n’ai pas les mêmes jambes qu’à vélo et commence à ressentir un début de crampes au second tour. Je commence à bloquer même dans le dernier tour qui me paraît long… Le chrono est sans appel, en 2005, j’ai avalé les 10 km en 53 minutes; cette fois-ci je reperds du temps mais passe quand même sous les 3h (2h57), objectif rempli et un peu plus rassuré sur mon état de forme à 15j du main event!

En 18 ans je n’ai perdu que 5 minutes environ sur mon temps de référence tout en m’améliorant sur ma discipline de prédilection, c’est finalement l’essentiel, prendre du plaisir avant tout, et sur l’épreuve, ça a été le cas tout le long avec en prime un sprint final disputé avec un autre concurrent qui me remontait, c’est fou comme l’esprit de compète peut vous revenir aussi sec, pour une n-ième place…

La véloscénie en 6j aller-retour… 870 km et la magie du Mont St Michel! 😻

Bien que les villes aient accéléré la modification de leurs infrastructures afin d’accueillir de plus en plus de vélotaffeurs ou même d’habitants ne se déplaçant qu’à bicyclette (ou apparenté), un autre chantier continue de se déployer en France et hors de ses frontières, celui des itinéraires à vélo. Il y-a la véloscénie mais pas que… La Loire à vélo, la Vélomaritime ou la route des Grandes Alpes pour ne citer que les plus connues.

J’avais coché la véloscénie sur ma to-do-list l’an passé mais faute de temps, j’avais du reporter à cette année avec pour défi de la faire avec au moins un pote cyclo mais surtout en version aller-retour en un minimum de temps (le guide propose de faire l’aller en 15j avec ses enfants… Certes attirant sur le papier mais complexe à mettre en oeuvre en terme d’acheminement de bagages et de résa pour dormir si toutefois comme moi on souhaite avoir son petit confort le soir et pas sa tente à transporter…)

C’est donc sur l’une des semaines du mois de mai que j’ai jeté mon dévolu (autant en profiter cette année avec tous ces ponts) et ai profité que ma maison de campagne soit sur l’une des villes étapes du parcours (Nogent-Le-Rotrou) pour effectuer un découpage relativement équilibré avec une nuit « tout confort » avant et après de gros morceaux, i.e jour 1 (Paris-Nogent-Le-Rotrou) et jour 6 (Nogent-Le-Rotrou-Paris) avec 190 et 170km pour ces 2 principales étapes.

C’est donc par un matin frais (mais sec, la météo ayant été atroce la semaine précédente) que je m’élance de mon domicile parisien pour aller récupérer mon compagnon de route qui habite Clamart (le km 0 se trouve à Notre Dame pour info…) Connaissant les routes de la vallée de Chevreuse par coeur (15 années passées à les parcourir avec l’AS Meudon), nous avons décidé de ne pas suivre le vrai parcours jusqu’à Rambouillet et aller au plus direct car cette première étape affiche tout de même 190km sur le papier… Grosse sortie, moi qui depuis le début d’année n’a fait que courir pour préparer le marathon de Paris du 2 avril et faisais au max 90km de vélotaff par semaine… Là j’allais faire du x6 d’un coup avec un final dans le Perche vallonné.

C’est donc un départ comme au temps des sorties club avec pause pipi près de la stèle Anquetil qui ouvre les hostilités puis de belles routes quoique un poil trop fréquentées par les voitures à l’approche de Rambouillet sur les coups de 11h du matin.

Arrêt ensuite prolongé au château de Rambouillet et son magnifique parc; pour nous le km 0 puisqu’ensuite les routes nous sont moins voire pas connues du tout.

Nous suivons donc enfin le fléchage au petits oignons mis en place à l’aide de vrais panneaux métalliques de signalisation quand il n’y a pas un vélo peint carrément sur la route… Quasi impossible de rater son chemin (possible de télécharger également la trace gxp sur le site dédié https://www.veloscenie.com ).

Un premier chemin blanc (suivant le passage dans le parc) même sec peut être délicat pour ceux roulant encore sur du 23 de section mais il est court; rien à voir avec la section de 64km qui démarre du Perche pour la seconde étape.

Le premier gros spot du parcours est Chartres avec sa magnifique cathédrale qui domine de son sommet les alentours et surtout la Beauce à venir. Une belle pause touristique et une pause pâtisserie bienvenue. On va avoir besoin de sucre pour se farcir le « désert » de la Beauce, au milieu des champs balayés par un vent de Nord-est qui ne va pas nous quitter du périple; par défavorable mais pas non plus dans le dos quand on voit que le parcours prend des détours sous forme de sillons nord-sud.

On n’est pas trop de 2 pour se motiver et prendre des relais. Les heures défilent mais la chaleur devient de plus en plus présente, le ciel gris ayant disparu depuis le milieu de la journée et malgré les ravitos liquides effectués, l’approche dans le Perche s’effectue à vide de bidons… Nous devons notre salut à un habitant bricolant sur les bords de notre route empruntés et qui nous refait le plein de liquide. Nous arrivons sur Illiers-Combray, où il est possible de visiter la maison de Proust.

Même si les écuries sont proches, nous avons un bon 40km encore à parcourir et pas les plus simples, Perche oblige. Mais connaissant les routes depuis maintenant 3 ans, je sens un regain de forme malgré les cuisses qui commencent à chauffer et la nuque raide (le CAAD 3 d’il y-a 20ans était déjà raide, n’est-ce pas Mario…?)

En tout cas les lumières et surtout la perspective d’une bonne bière en terrasse nous booste pour terminer cette journée qui sera la plus longue pour moi sur la globalité du voyage (190km et 1300D pour démarrer!)

Après une sortie vélo difficile, il est de coutume de dire qu’il y-a 3 moments délicieux après l’effort; la première bière, la douche et le plat de pâtes pour recharger les glucides (et une seconde bière pour les gourmands comme moi…)

La nuit fut finalement courte car l’on a pris une ultime bière au coin du feu; mon pote s’est carrément endormi devant le foyer c’est dire…

La seconde étape étant encore conséquente (env 150 km), on ne veut pas trainer en cette matinée grise mais au fond de l’air plus agréable que la veille. La particularité de cette étape est qu’elle se court dans le parc du Perche mais surtout sur la voie verte suite au recyclage de la voie ferrée qui permettait jadis d’atteindre la Normandie quand le maillage SNCF était dense sur tout le territoire. Un tronçon long de plus de 60 km permet à partir de Rémalard de rejoindre ensuite la ville d’Alançon sans avoir à partager sa route avec les voitures, tout au plus quelques randonneurs.

Il n’y a certes pas de bitume mais un chemin de terre façon chemin blanc de Touraine.

Je décide pour cette portion et donc jusqu’à mon retour sur Nogent de changer de vélo et de prendre mon vélo de Gravel en bambou chaussé en pneus de 35mm. Outre le confort de sa selle Brooks en cuir, je gagnerai en sécurité par rapport aux possibles crevaisons que l’on peut subir sur ce genre de chemin.

Moins d’une 10aine de km sont nécessaires pour nous permettre de rejoindre l’ancienne gare transformée en restaurant gastronomique, le bien nommé « En gare »; nous nous arrêtons pour regarder la carte alléchante et je me promets d’y retourner pour y dîner (il est lundi et ce dernier n’est pas ouvert ne serait-ce que pour y entrer prendre un café).

Démarrage donc sur cette voie verte pour attendre Mortagne-au-Perche, qui sera notre étape casse-croute; nous roulons en mode décrassage donc à allure moyenne et profitons de cette voie entourée d’arbres pour observer la nature riche et verte en ce milieu de mois de mai et emprunte la vallée de la rivière l’Huisne, que nous remontons à contre-courant, cette même rivière qui coule en contre-bas de ma maison. Pas encore de dénivelé donc avant d’atteindre le promontoire de Mortagne-au-Perche mais toujours un vent omniprésent qui souffle depuis le début du mois de mai.

Bientôt sonne midi et nous grimpons donc pour atteindre le centre ville de Mortagne-au-Perche, devenu une belle ville peuplée d’anciens parisiens attirés par la verdure. Mais un lundi, impossible de trouver des restaurants ouverts; nous nous rabattons donc vers une délicieuse boulangerie et décidons de déjeuner au pied

Marathon de Paris 2023… Et de 3 mais aussi le dernier pour mes 50 ans!

On dit que l’on ne devient marathonien qu’au bout de 3 épingles accrochées… Je me disais que le passage dans les 50 et le fait de vivre depuis + de 20 ans sur Paris et sa région m’incitait à rechausser les chaussures de running et à me faire mal une dernière fois. Mais cette fois-ci, je voulais faire cela de manière moins empirique que les 2 premières fois car la date parisienne en début de printemps nécessite de s’entraîner l’hiver ou à la sortie de l’automne… Pas forcément évident surtout quand comme moi malgré mon traitement de désensibilisation effectué il y-a quelques années on souffre d’allergie aux pollens.

L’expérience compte pour les détails de préparation mais le plus important, c’est le plan d’entrainement; quand comme moi on court avec un expert (3 fois marathonien parisien dont une fois en moins de 3h) et ex-compétiteur sur 1500m) et qui vous connait bien en terme de perf, on s’est fixé un objectif à moins de 4h, temps que j’ai réussi à faire mais c’était il y-a déjà 15ans…

C’est parti donc pour des séances de fractionnées sur piste, des séances courtes de récupération et longues sur la fin… Mais pas facile en ce début d’année où la météo est très changeante et ma forme très fluctuante car je dois mixer avec les 100km de vélotaff par semaine. Mais tout se passe plutôt bien et je suis à la lettre mon programme reçu via sms par Olivier quand je ne suis pas sur la piste de Meudon avec la team.

Cela se gâte quand le printemps arrive et que les arbres commencent à fleurir (bouleaux et platanes …) Je n’arrive plus à récupérer et plafonne dans ma progression; il faut faire avec même si avant mon traitement j’aurais eu à stopper carrément mon entrainement.

Benoit mon ex-camarade de triathlon (on s’est connu et plus quitté depuis notre adhésion au même club en 2004) me propose de servir de lièvre pendant les 30 premiers km; il fera plus que cela en me tendant eau et gel et en me prodiguant les conseils nécessaires pour suivre le tableau de marche; le semi est bouclé en 1h56, donc dans le timing prévu mais peu de marge au final pour le moins de 4h, tout va dépendre de ma capacité à gérer le mur des 30 et surtout la suite de la course.

Au 30, je retrouve avec bonheur ma petite famille et Olivier qui prend le relai de Benoit pour me tracter littéralement jusqu’à l’arrivée. Petit moment d’émotion bref quand mon fils court à mes côtés où j’oublie la douleur sous ses encouragements. Mais tout commence à partir de ces fameux 30.

Olivier m’exhorte à m’accrocher et le suivre si je veux finir avant les 4h. Pendant les 4 derniers km qui me paraissent interminables, la douleur est forte aux jambes, je suis au bord de la rupture et dois débrancher mon cerveau. La foule grossit aux abords du Trocadéro mais la succession de bosses est un calvaire. On doit zigzaguer devant les gens qui craquent et se mettent à la marche…

Encore 500m, 300 puis les derniers mètres, c’est fou mais contrairement aux autres fois je ne prends pas de plaisir, chaque foulée est juste génératrice de douleurs qui finissent de consumer mes dernières ressources morales qui me restent mais comme m’a dit Benoit avant de me quitter aux 30 « tu lâches rien! »

Je me devais de rien lâcher, pour l’entrainement fourni par Olivier et les 30km de Benoit, le running, un sport individuel qui sans une équipe ne permet pas de repousser ses limites!

C’était le dernier mais au final mon meilleur temps en 3h58 et 14s… Mieux qu’en 2008 à Toulouse (1ère Ed) et New-York en 2014 (et son amazing atmosphere!) Donc content d’avoir atteint l’objectif!