
La véloscénie en 6j aller-retour… 870 km et la magie du Mont St Michel! 😻

On dit que l’on ne devient marathonien qu’au bout de 3 épingles accrochées… Je me disais que le passage dans les 50 et le fait de vivre depuis + de 20 ans sur Paris et sa région m’incitait à rechausser les chaussures de running et à me faire mal une dernière fois. Mais cette fois-ci, je voulais faire cela de manière moins empirique que les 2 premières fois car la date parisienne en début de printemps nécessite de s’entraîner l’hiver ou à la sortie de l’automne… Pas forcément évident surtout quand comme moi malgré mon traitement de désensibilisation effectué il y-a quelques années on souffre d’allergie aux pollens.
L’expérience compte pour les détails de préparation mais le plus important, c’est le plan d’entrainement; quand comme moi on court avec un expert (3 fois marathonien parisien dont une fois en moins de 3h) et ex-compétiteur sur 1500m) et qui vous connait bien en terme de perf, on s’est fixé un objectif à moins de 4h, temps que j’ai réussi à faire mais c’était il y-a déjà 15ans…
C’est parti donc pour des séances de fractionnées sur piste, des séances courtes de récupération et longues sur la fin… Mais pas facile en ce début d’année où la météo est très changeante et ma forme très fluctuante car je dois mixer avec les 100km de vélotaff par semaine. Mais tout se passe plutôt bien et je suis à la lettre mon programme reçu via sms par Olivier quand je ne suis pas sur la piste de Meudon avec la team.
Cela se gâte quand le printemps arrive et que les arbres commencent à fleurir (bouleaux et platanes …) Je n’arrive plus à récupérer et plafonne dans ma progression; il faut faire avec même si avant mon traitement j’aurais eu à stopper carrément mon entrainement.
Benoit mon ex-camarade de triathlon (on s’est connu et plus quitté depuis notre adhésion au même club en 2004) me propose de servir de lièvre pendant les 30 premiers km; il fera plus que cela en me tendant eau et gel et en me prodiguant les conseils nécessaires pour suivre le tableau de marche; le semi est bouclé en 1h56, donc dans le timing prévu mais peu de marge au final pour le moins de 4h, tout va dépendre de ma capacité à gérer le mur des 30 et surtout la suite de la course.
Au 30, je retrouve avec bonheur ma petite famille et Olivier qui prend le relai de Benoit pour me tracter littéralement jusqu’à l’arrivée. Petit moment d’émotion bref quand mon fils court à mes côtés où j’oublie la douleur sous ses encouragements. Mais tout commence à partir de ces fameux 30.
Olivier m’exhorte à m’accrocher et le suivre si je veux finir avant les 4h. Pendant les 4 derniers km qui me paraissent interminables, la douleur est forte aux jambes, je suis au bord de la rupture et dois débrancher mon cerveau. La foule grossit aux abords du Trocadéro mais la succession de bosses est un calvaire. On doit zigzaguer devant les gens qui craquent et se mettent à la marche…
Encore 500m, 300 puis les derniers mètres, c’est fou mais contrairement aux autres fois je ne prends pas de plaisir, chaque foulée est juste génératrice de douleurs qui finissent de consumer mes dernières ressources morales qui me restent mais comme m’a dit Benoit avant de me quitter aux 30 « tu lâches rien! »
Je me devais de rien lâcher, pour l’entrainement fourni par Olivier et les 30km de Benoit, le running, un sport individuel qui sans une équipe ne permet pas de repousser ses limites!
C’était le dernier mais au final mon meilleur temps en 3h58 et 14s… Mieux qu’en 2008 à Toulouse (1ère Ed) et New-York en 2014 (et son amazing atmosphere!) Donc content d’avoir atteint l’objectif!
Trajet à vélo pour récupérer mon véhicule de loc…